Lors de la bourse de Sainte Marie Aux Mines de juin 2013, j’ai été sollicité en tant qu’expert par l’association qui gérait le bar du théâtre.
Un an et un jour plus tôt, lors de la précédente bourse de Sainte Marie Aux Mines, une boîte contenant une aigue marine a été oubliée à ce bar. Cette pièce a été déposée aux objets trouvés et sans qu’un éventuel propriétaire se soit manifesté, elle devenait la propriété de l’association.
C’était donc l’opportunité d’augmenter un peu les fonds de cette association qui en a bien besoin. Il m’a donc été demandé d’évaluer cette pièce. C’est une très belle aigue marine, de qualité gemme, sans aucun défaut, avec des troncatures naturelles, ayant pour support un feldspath adulaire.
Une autre personne avait estimé cette pièce entre 500 et 1000 euros, ce qui aurait été déjà une belle somme pour la caisse de l’association.
Je me suis donc mis à l’écart pour examiner cette pierre et ai tout de suite dit que cette pièce avait une valeur bien supérieure, plus de 10 fois la première estimation.
Cela a été immédiatement confirmé par un négociant attiré par cette aigue marine, et se disant prêt à la racheter.
C’est à ce moment que passe l’un de nos collègues bien connus Marcus Budil. Il tourne par hasard la tête en notre direction et est stoppé dans son élan par ce qu’il vient de voir : « ma pièce, je l’ai perdue il y a un an ».
Ne pouvant mettre sa parole en doute et n’exigeant même pas de voir les photos de la pièce qu’il se propose de nous montrer, nous comprenons qu’il est le précédent propriétaire de cette belle aigue-marine.
Il l’avait donc « oubliée » au bar il y a plus d’un an. Il est vrai que la très grande convivialité de ce lieu est propice à un certain relâchement de l’attention...
La déception est immédiate pour la représentante de l’association qui, bien que légalement propriétaire de cette pièce, n’envisage pas d’autre solution que de la restituer.
J’entreprends alors de négocier avec Marcus pour qu’il accepte d’avoir un geste conséquent de remerciement auprès de l’association. Il était bien conscient de la chance improbable d’être passé à cet endroit précis juste à cet instant où j’examinais cette aigue marine.
Après une courte négociation, la « récompense » offerte a été au-delà de ce qu’espérait l’Association en voulant revendre cette pièce.
Une jolie histoire qui finit bien pour tous et qui fut dignement arrosée.